Écosse : L’appel à la dépénalisation

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L’Écosse lance un appel à la dépénalisation de toutes les drogues

Ŀ’Ecosse est l’un des rares pays européens à envisager la dépénalisation totale de toutes les drogues. En effet, Édimbourg a confirmé qu’à ses yeux et aux yeux de ses représentants politiques, “la lutte contre la drogue” a échoué, tout simplement. Il est désormais temps, selon les autorités écossaises, d’avancer sur la question en mettant tout en place pour dépénaliser les substances illicites. Suffisant pour convaincre le reste du Royaume-Uni ? Pour le moment, rien n’est moins sûr.

L’Écosse, prête à dépénaliser toutes les drogues ?
L’Écosse, une position surprenante ?
Une proposition qui ouvre les débats
Londres, farouchement opposée
Ce qu’on pense de cette annonce écossaise

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C’est une annonce qui peut surprendre. En effet, c’est à l’occasion d’une conférence tenue le 7 juillet dernier que la Ministre chargée de la politique en matière de drogues et d’alcool, madame Elena Whitham, a appelé, de vive voix, le gouvernement britannique (dont, l’Écosse fait partie, rappelons-le), à changer de doctrine.

L’idée ? Stopper tout ce qui est en lien avec le modèle de la criminalisation et opter pour une approche plus pragmatique, basée sur l’accompagnement et le renforcement de la prévention.

Une demande qui n’a toutefois pas été entendue. En effet, très rapidement, les représentants du Premier ministre britannique Rishi Sunak ainsi que les membres du parti progressiste ont décliné cette demande, qu’ils jugent être un peu trop extrême.

L’Écosse, une position surprenante ?

Cette prise de position écossaise peut-être, effectivement, vue comme étant assez surprenante. Pour autant, cette décision se base sur des faits, des données bien précises. En effet, la position écossaise est appuyée par un document exposant la situation du pays vis-à-vis de la question de la drogue, de la décriminalisation et des sujets que cela peut supposer.

Aujourd’hui, l’Écosse demande ainsi la fin de l’interdiction de la possession de substances illicites et contrôlées. Mais, ce n’est pas tout ! Le pays se positionne également en faveur de l’ouverture de centre de consommation de drogues, comme cela peut être le cas au Portugal ou en France (les fameuses “salles de shoot”). L’Écosse souhaite également assurer un accès plus efficace à la naxolone. C’est un médicament qui permet d’inverser les overdoses.

« Il s’agit de propositions ambitieuses et radicales, fondées sur des preuves, qui contribueront à sauver des vies. Nous voulons créer une société dans laquelle l’usage problématique de drogues est traité comme une question de santé, et non comme une question criminelle, réduisant ainsi la stigmatisation et la discrimination et permettant à la personne de se rétablir et de contribuer positivement à la société. » a déclaré Elena Whitham.

Une proposition qui ouvre les débats

« Nous savons que ces propositions susciteront des débats, mais elles sont conformes à notre approche de la santé publique et contribueraient à notre mission nationale d’améliorer et de sauver des vies », a ajouté le ministre.

« Nous travaillons d’arrache-pied dans le cadre des pouvoirs dont nous disposons pour réduire le nombre de décès dus à la drogue et, bien qu’il nous reste encore beaucoup à faire, notre approche est tout simplement en contradiction avec la législation de Westminster dans laquelle nous devons opérer.»

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Sans réelle surprise, le gouvernement britannique n’a pas attendu bien longtemps pour exprimer une fin de non-recevoir. L’un des porte-parole du Premier ministre Sunak a simplement expliqué que tout cela n’était absolument pas à l’ordre du jour. « Je suis suffisamment confiant pour dire qu’il n’est pas prévu de modifier notre position stricte sur les drogues » a-t-il expliqué, ajoutant ensuite qu’il n’avait même pas lu le rapport écossais.

Il faut dire que, depuis le début, le gouvernement Sunak tient une ligne très claire en matière de drogue, à savoir le suivi du modèle de criminalisation des drogues. L’idée est donc de renforcer la lutte contre la vente et la consommation de drogue, un renforcement clair et net des effectifs de police dédiés à la lutte contre ce fléau et enfin, l’interdiction pure et simple du protoxyde d’azote.

Une position appuyée par le parti travailliste d’opposition ! « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une bonne politique », a expliqué Rachel Reeves, haut fonctionnaire du parti travailliste. Une critique à laquelle n’a pas manqué de répondre le gouvernement écossais, pour qui l’objectif est simplement d’aider, d’accompagner ses citoyens, de réduire le nombre de décès en lien avec la consommation de drogues et surtout, d‘améliorer leurs conditions de vie.

Ce qu’on pense de cette annonce écossaise

À ce stade, difficile de vraiment se positionner sur l’idée écossaise d’œuvrer en faveur de la dépénalisation de l’ensemble des drogues. Une première avancée sur le sujet du cannabis pourrait être une belle manière de faire évoluer la situation et surtout, de procéder à de premiers tests qui, à terme, pourraient permettre d’avancer sur le projet.

La réduction du taux de mortalité en Europe ou ailleurs dans le monde, à cause des stupéfiants, est un réel problème. Pour autant, la position du Royaume-Uni sur la question du cannabis est très claire. La consommation de produits riches en THC est strictement interdite. Il en va de même avec la détention, la vente ou encore la culture de tels produits. Pour autant, le marché du CBD (du cannabis légal), est déjà bien ouvert.

En effet, de plus en plus d’individus se tournent vers les produits à base de cannabidiol, notamment les huiles, à condition que les produits vendus et consommés contiennent moins de 0.2% de THC (tétrahydrocannabinol). Depuis quelques années maintenant, l’industrie y est relativement florissante et bon nombre de boutiques ont ouvert. Une situation qui est d’ailleurs similaire en France, dans le reste de l’Union européenne, voire même dans le reste du monde.

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