Amsterdam interdit le cannabis dans le quartier rouge

Amsterdam interdit cannabis quartier rouge

Amsterdam annonce interdire le cannabis dans le Quartier Rouge

Amsterdam, ville hollandaise qu’absolument tout le monde sait situer, est bien connue pour son ouverture prononcée en faveur de pas mal de choses qui sont ailleurs dans le reste de l’Union européenne (voire même dans le reste du monde) totalement interdites. On pense notamment à la prostitution et à la consommation de cannabis à usage récréatif. Ces vices sont regroupés dans un seul et même endroit : le Redlight District, plus connu sous le nom du Quartier Rouge ! Pour autant, les choses sont bel et bien sur le point de changer.

Que dit la loi au sujet du cannabis à Amsterdam ?
Les riverains n’en peuvent plus
L’interdiction du cannabis dans le Quartier Rouge, une réalité
Quelques voix dissidentes
Une nouvelle stratégie touristique

amsterdam interdit cannabis

Que dit la loi au sujet du cannabis à Amsterdam ?

Pour beaucoup d’entre nous, surtout au sein de l’Union européenne ou la question du cannabis est franchement épineuse, Amsterdam est perçue comme le paradis du cannabis. Entre champs de culture, coffeeshops et innombrables variétés, beaucoup de personnes voient la capitale hollandaise d’un très bon œil.

Oui, mais. Saviez-vous que, techniquement, le cannabis y est (techniquement) illégal, mais que sa consommation était tolérée par les locaux, les politiques et les forces de l’ordre ? Il faut dire que la manne financière est assez incroyable puisque les exportations seules de cannabis dans le monde rapportent au pays, deux milliards d’euros !

Pour autant, la situation pourrait bientôt évoluer. S’il n’est pas question d’interdire le cannabis en tant que tel, la ville d’Amsterdam pourrait toutefois prendre une décision symbolique et décider d’interdire la vente ainsi que la consommation de drogues douces dans certaines parties de la ville.

Les riverains n’en peuvent plus

En effet, de plus en plus de locaux n’en peuvent tout simplement plus. Les nuisances, le fait que la ville soit devenue un simple terrain de jeu, ils sont encore une minorité à demander à ce que les choses changent, mais la base de contestataire ne cesse de croître, de grandir.

Parmi les revendications :

  • L’installation de zones sobres. Ces zones sobres sont des zones, au sein même de la ville, ou il sera strictement interdit de consommer aussi bien de l’alcool que du cannabis.
  • La transformation des règles pour la location à court terme ainsi que la transformation des propriétés louées en AirBnB, en logements pour les résidents, ce qui permettrait de renforcer le marché local.
  • L’instauration d’une limite du nombre de coffeeshops à travers la ville, au nombre de 70.
  • L’interdiction d’accès aux visiteurs étrangers (notamment, français, allemands et belges) dans l’enceinte de la ville si la situation n’évolue pas dans les années à venir.

Interrogé sur le sujet, le maire adjoint de la ville, Sofyan Mbarki, a semblé être en totale adéquation avec l’idée de devoir agir, rapidement. « Si nous aimons la ville, nous devons agir maintenant. Il y a désormais, ici, une énorme aspiration à gérer le flux du tourisme. Notre liberté ne peut être un laissez-passer pour des groupes importants de jeunes qui vomissent dans les canaux parce qu’ils ont trop fumé ou trop bu ».

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L’interdiction du cannabis dans le Quartier Rouge, une réalité

Cette prise de conscience n’a donc pas tardé à être suivie de décisions. La municipalité a ainsi confirmé qu’il serait bientôt interdit de fumer du cannabis dans les rues du Quartier Rouge. En outre, la ville a prévu de renforcer les restrictions contre l’alcool et a confirmé que, le weekend, les cafés, les bars, les restaurants et enfin les maisons closes devront fermer plus tôt.

Selon la mairie, cette décision devrait permettre de réduire les nuisances. Dans le cas où la situation ne changerait pas vraiment, cette mesure pourrait être étendue aux terrasses des coffeeshops. C’est en tout cas ce qu’affirme le communiqué de presse de la mairie :

« L’interdiction de l’usage des drogues douces dans l’espace public devrait réduire les nuisances. En outre, la Commission examinera si une interdiction d’achat pour les drogues douces de 16 heures à 1 heure du matin du jeudi au dimanche est juridiquement faisable et exécutoire. Si la nuisance ne diminue pas suffisamment avec l’interdiction de fumer, les possibilités d’interdire de consommer du cannabis aux terrasses des coffeeshops du quartier seront également étudiées. »

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Quelques voix dissidentes

Naturellement, cette annonce ne fait pas que des heureux. Les professionnels concernés par les fermetures plutôt le week-end se sentent lésés et pourraient perdre en chiffre d’affaires (et donc, en revenus).

D’autres craignent que cette annonce n’ouvre la boîte de pandore. En effet, la prochaine étape, outre la fermeture des terrasses des coffee-shops, pourrait être l’interdiction d’accès à certaines zones pour les touristes étrangers.

À l’heure actuelle, cette décision n’a pas encore été évoquée. Pour autant, beaucoup craignent l’impact d’une telle annonce sur le tourisme aux Pays-Bas. Seul point positif à leurs yeux, le fait que ce débat dure depuis plusieurs années maintenant.

Une nouvelle stratégie touristique

Cette décision et les prochains qui pourraient suivre, de lutter contre le tourisme du cannabis à Amsterdam, marque un grand virage chez les décideurs hollandais. L’objectif ? Lutter en faveur du tourisme durable.

Par exemple, la stratégie serait de faire revenir les personnes qui ont déjà séjourné en Hollande, afin de leur faire découvrir de nouveaux lieux. Certains touristes ne sont toutefois pas les bienvenus.

En 2020, le pays a confirmé fermer ses bureaux chargés du tourisme et des congrès (NBTC) en Italie, en Espagne et au Japon, dans l’optique de ne plus attirer de visiteurs de ces nationalités.

Les habitants du centre-ville de la capitale néerlandaise souhaitent ainsi en finir avec le tourisme de masse et retrouver une vie plus normale, plus paisible, loin des abus et de la criminalité. Un avis partagé par le conseil municipal, donc.

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