Que pense l’ANM (Académie nationale de médecine) du CBD ?
Au mois de décembre dernier, l’Agence nationale de médecine dévoilait un communiqué de presse dans lequel elle évoquait la question du CBD. Dans ce communiqué de presse, celle-ci a ouvertement pris une position sur au sujet de ce cannabinoïde. Dans la suite de cet article, nous venons en détail sur ce qui a été dit et les éventuels impacts d’une telle annonce.
L’Académie nationale de médecine (ANM) est un organisme indépendant français fondé en 1820. Son rôle est de fournir des évaluations ainsi qu’un ensemble de recommandations sur l’évolution du monde médical, sur les nouvelles technologies médicales ainsi que sur les nouvelles pratiques.
De la manière la plus objective qui soit, l’académie nationale de médecine fournit un ensemble d’informations à la fois objectives et scientifiques. L’objectif de ces informations est d’accompagner les médecins ainsi que les patients et les décideurs (les élus, donc) pour finalement prendre des décisions éclairées en matière de soins de santé.
Mais comment l’ANM parvient-elle à de tels résultats ? Pour parvenir à rendre des avis objectifs et scientifiques, celle-ci se base sur les preuves scientifiques à disposition, dont elle évalue alors la véracité, les processus etc…
Fort de ce constat, l’ANM propose alors une série de recommandations et de pratiques aux professionnels de santé. Ces recommandations sont généralement publiées dans des rapports ainsi que dans des guides afin d’informer à la fois médecins, patients et professionnels du secteur de la santé.
Récemment, celle-ci a fait beaucoup parler d’elle, pour son retour sur la question du cannabis, du CBD et des cannabinoïdes. Un rapport forcément très attendu, puisqu’à travers ce retour, c’est le monde de la médecine qui se prononçait sur le cannabidiol.
L’ANM et le cannabis
Dans son rapport, l’ANM revient sur le sujet du CBD, du THC et des bisprésents dans la plante de chanvre, rappelant à juste titre que cannabidiol et tétrahydrocannabinol étaient deux molécules relativement différentes, l’une étant psychotrope (le CBD), l’autre ne l’étant pas (le THC).
Dans son communiqué de presse, l’Académie nationale de médecine affirme que la consommation de CBD n’est pas dangereuse pour la santé. Au contraire, elle pourrait présenter certains effets positifs pour l’organisme, dans le cadre d’une lutte contre le stress et l’anxiété ou dans le cadre d’une pratique sportive.
Mais ce n’est pas tout. Dans un souci d’alerter la population et d’être parfaitement transparent sur la question du CBD, l’ANM a effectué plusieurs propositions concernant l’information et la réalité des effets indésirables liés à la prise de cannabidiol. Voici les 4 pistes explorées :
Amélioration des informations sur les emballages des produits à base de CBD : l’ANM demande à ce que les emballages des produits au CBD soient revus et améliorés afin de fournir au consommateur, l’ensemble des informations nécessaires. Qu’il s’agisse des risques d’interactions médicamenteuses, des effets indésirables, des risques liés à la conduite ou au contrôle routier, l’objectif est de simplifier l’accès à l’information.
Amélioration de l’information sur la question de la posologie : la question de la quantité de CBD consommée est importante. L’ANM réclame que les consommateurs soient informés sur la dose de CBD (en mg). Les consommateurs doivent également être mis au courant que si la consommation dépasse les 50mg/jour, alors les risques d’interactions médicamenteuses sont réels (dans le cas ou une personne est sous traitement, naturellement).
Harmonisation des conditions d’accès aux produits :L’ANM souhaite que les réglementations et les conditions d’accès aux produits à base de CBD soient rapidement harmonisées, à cause notamment des la diversité des produits présents sur le marché. Cela permet d’avoir un accompagnement adapté.
Études sur le rapport CBD – cigarette : L’ANM souhaite que des travaux soient menés sur la fleur CBD consommée par combustion. L’Académie souhaite explorer la possibilité que cette méthode de consommation puisse constituer une incitation comportementale à l’usage de la cigarette (de tabac ou de cannabis).
Enfin, l’ANM tient à rappeler les effets indésirables du CBD, « il ne faut pas méconnaître ses effets indésirables potentiels tels qu’une baisse de la vigilance ou des troubles digestifs » une série d’effets qui pourrait impacter certaines pratiques, notamment celle du sport.
Rappel autour des risques des effets indésirables du CBD
Pour rappel, le cannabidiol (CBD) est un composé présent dans la plante de chanvre et la plante de cannabis. Celle-ci est notamment connue pour ses éventuels effets positifs sur certains maux comme le stress, l’anxiété, les douleurs et les inflammations ainsi que les addictions (bien que de plus amples études soient nécessaires).
Somnolence ;
Diarrhée ;
Nausées ;
Fatigue ;
Irritation de la bouche ;
Vertiges ;
Baisse de la pression artérielle ;
Étourdissements ;
Sécheresse de la bouche.
Enfin, la prise de CBD peut supposer l’interaction médicamenteuse. Les personnes sous traitements (cancer, parkinson, sclérose en plaques, thyroïdes et autres) doivent impérativement se renseigner auprès de leur médecin traitant afin de s’assurer qu’elles ont le droit de consommer des produits à base de CBD.
Les impacts d’une telle annonce de l’ANM
Fondamentalement, une telle annonce ne devrait rien changer. En effet, la question du CBD est déjà réglée en France puisque les produits issus de la plante de chanvre sont désormais légaux à condition qu’ils contiennent moins de 0.3% de THC (tétrahydrocannabinol, la molécule active de la plante de cannabis).
En revanche, cette prise de position de l’ANM pourrait avoir une répercussion sur la question de la légalisation du cannabis à usage thérapeutique ainsi que sur la façon dont le CBD est vendu. Le législateur pourrait, de fait, être invité à modifier certaines pratiques, afin de les rendre plus proches de ce que la médecine préconise.
Dans tous les cas, les questions du CBD et du cannabis à usage médical occupent une place de plus en plus importante au sein des discussions et de notre société. Les prochaines années s’annoncent donc assez intéressantes de ce point de vue là.
